vendredi 4 avril 2014

Angus Chef à domicile

...ou l'histoire d'un pré-retraité : de « Marche avec Charlotte » à « Charlotte au chocolat »
 Angus, Chef à domicile 78
Me voilà, à 63 ans et à 18 mois de la retraite, après 25 ans de bons et loyaux services dans l'informatique, inscrit à Pole Emploi.

Se posent alors deux questions : comment occuper mon temps et me garder en bonne santé, comment supplémenter un peu le revenu familial ?

La réponse à la première question vous l'avez déjà deviné : mais oui, c'est Charlotte avec sa joyeuse bande de lurons, qui partent chaque mardi matin -sous la pluie, la neige, le soleil, qu'il fasse un froid polaire ou une chaleur équatoriale, sur terra ferma ou enfoncés dans la gadoue – faire de la Marche Nordique. Et tout ça dans la bonne humeur !

 Chef à domicile 78Pour comprendre la réponse à la deuxième question il faut remonter en arrière.
Je suis un enfant de 68. A cette époque lointaine il faisait toujours beau, le soleil brillait, le monde était béni. On ne parlait pas de chômage (quel idée !), mais plutôt des filles, de voyage, de liberté, de libération et de révolution  (parce que même si notre monde était quasi parfait, il restait toujours un ou deux petits points qu'on pensait pouvoir améliorer).
Loin de nous l’idée de travailler dans un bureau, de rentrer dans une grande entreprise et, patiemment, au fil de toute une vie, de gravir les échelons un par un.

Plutôt partir, jouir, voyager, rencontrer, élever des chèvres dans l’Ardèche, vivre dans une communauté dans la banlieue de Londres, essayer les petits métiers...On a tous droit à la mémoire sélective !






Donc à la fin des années 70, je me retrouve cuisiner dans un bistrot à Londres. Les rêves de 68 s’évaporaient. L'Angleterre venait de passer sa pire décennie depuis la guerre.
Le chômage s'envolait. La grève des mineurs paralysait tout le pays pendant 3 mois.
L'industrie était en déclin. L’Angleterre devenait "The sick man of Europe » (L'Homme malade de l'Europe). Le Premier Ministre, James Callaghan, est  allé chercher le secours du IMF.

Mieux valait, alors, s'accrocher. Ce que j'ai fait : bistrots, grand hôtel, grand restaurant. J'avais toujours eu envie de voyager, et quel meilleur métier que cuisiner permet de trouver du travail partout ?

Donc ça serait un an en France, ou j'apprendrais le français ; ensuite un an en Allemagne pour apprendre l’allemand. Avec ma petite valise et un billet non retour pour Paris, je pars m'installer dans une chambre d'hôtel, j'achète le guide Gault et Millau, et j'écris à tous les bons restaurants. Deux semaines plus tard je suis pris comme commis dans un restaurant une étoile. Une année se passe bien.

Mais j'avais oublié un petit détail : pour les langues je ne suis pas doué. Pour mes "O Levels" le français était le seul sujet que j'avais raté. Et je suis toujours loin de maîtriser le sujet. Je suis donc resté...

Était-ce mon côté soixante-huitard, les longues heures devant les fourneaux, ou peut-être une instabilité profonde,  mais je n'ai plus eu envie de faire la cuisine. A l’école j’étais doué pour les mathématiques. Donc, après une petite formation je me suis reconvertis dans l'informatique puis ai été embauché pas Unisys.

Les années passent. Arrive femme, arrivent enfants. Je m'embourgeoise.
Ce qui nous emmène à mars 2013, ou après un dernier entretien avec mon DRH je quitte Unisys avec un petite enveloppe en poche. Ceci explique pourquoi, pour répondre à la deuxième question, je décide de devenir …Chef à Domicile
Il va falloir trouver des clients, donc, faire de la "pub". J'écris un petit texte pour vanter mes mérites, et je l'envoie aux cadres supérieurs d'Unisys. Pas de réponse. J'ajoute quelques photos et je l'imprime, pour ensuite distribuer à droite et à gauche. Je pense le mettre dans les boites à lettres des grandes maisons de Saint Germain, et aux alentours.

Mais il devient rapidement évident qu'il va me falloir un site web. Et puisque je venais de quitter le métier d'informaticien, de programmeur, il n'est pas question de payer quelqu'un d'autre pour le faire. Je commence par étudier d'autres sites (dont celui de Charlotte) (ah ah ah dit Charlotte au passage !). Et puis, à force de tâtonner, je construis mon site.  Mais un site sans photos n'a pas beaucoup d’intérêt. J'ai besoin de photos de mes plats,  pour donner envie. Les livres et les magazines de cuisine regorgent de photos d'une très grande qualité. On dirait même que les photos sont plus importantes que les recettes. Quoi faire ? J'investis dans du matériel... Mon site est prêt !

Le site est très beau : voir ici...>>, vous en conviendrez, mais, il y a un problème … il est IN-VI-SI-BLE !
Dans les moteurs de recherche, il n'arrive même pas en 500 ème position.
Comme le dit "Webmaster Charlotte" : « Le plus beau site du monde ne sert à rien, s’il n’est pas vu dans les moteurs de recherche ! ». Quoi faire ?

Community Manager
Et là, on en revient à Charlotte. Cette femme à de multiples talents, et de multiple métiers. Le matin elle est entraîneur sportif, et le reste du temps elle s'occupe, justement, de créer des sites, d'animer les réseaux sociaux pour les clients de son agence Le P'tit Chat du Web, et ainsi donner de la visibilité aux sites Web qu'elle gère.

Eurêka ! C'est exactement la personne qu'il me fallait. Je la consulte. Elle me dit de créer une page Facebook. Je créé une page Facebook. Elle me dit de monter un blog. Je monte un blog.
Et puis... rien. Le site reste obstinément invisible. Je regarde les autres sites qui ont une meilleure visibilité, et j'essaie de faire comme eux. Je m'inscris sur Google Maps. Mais toujours … pas grand chose. Je retourne voir Charlotte, mais là elle devient étonnement discrète. Il semblerait qu'elle ne veut pas divulguer ses secrets professionnels !  Ah, ces sacrées Françaises !

Mais je me rends compte qu'il y a un problème plus profond. Moi, je ne suis pas de la génération Facebook. Les "j'aime" et les "je partage", ce n'est pas pour moi. Je suis ce que Woody Allen appelle un GOM (Grumpy Old Man), ou "Vieux croûton grincheux". Je préfère parler seulement quand j'ai quelque chose à dire, autrement mieux vaut se taire. Et même dans mes moments les plus optimistes ça ne fait pas de quoi alimenter un blog. So… Internet n'est pas pour moi. Il semble que la bataille soit perdue.

Cependant, même si j'ai perdu une bataille, je commence à gagner la guerre. Les repas arrivent, d'abord par connaissance. À la fin de chaque repas je suis applaudi.
Et puis je découvre « La Belle Assiette ».

 La belle assiette, chef à demeure
Je vais les voir et je discute avec eux. Ils voient mon site, les photos, ils goûtent ma cuisine et ont l’extrême gentillesse de conclure que je fais une cuisine « authentique ».
Je m'y inscris.
J'obtiens leur label LBA Verified.
L'affaire est lancée.
Je suis passé de Charlotte à Charlotte...

Angus, Chef à domicile
un peu corrigé par Le P’tit Chat du Web ;-)

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